James Teitsma, ministre de la Protection du consommateur et des Services gouvernementaux et Eileen Clarke, ministre de la Réconciliation avec les peuples autochtones et des Relations avec le Nord, ont annoncé une entente de partage entre le Bureau de l’État civil du Manitoba et le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR).
À compter du 13 mars, les registres de l’État civil et notamment les certificats de décès des enfants autochtones ayant fréquentés des pensionnats autochtones seront ajoutés aux archives du CNVR et pourront être utilisés et divulgués.
Les documents pourront être utilisés aux fins suivantes :
- créer un registre des enfants disparus pour aider les familles et les communautés autochtones à identifier les disparus, à en apprendre plus sur les causes de leur disparition et à leur rendre hommage ;
- fournir des indications sur les lieux de sépultures ainsi que sur le taux et les causes de décès des enfants qui ont trouvé la mort dans les pensionnats ;
- préserver les importants récits des communautés autochtones et jouer un rôle actif dans leurs cérémonies ;
- contribuer à l’établissement de repères commémoratifs ou à la concrétisation de toute autre intention commémorative des communautés autochtones ;
- encourager la recherche.
Une bonne nouvelle
Pour Raymond Frogner, directeur des archives au CNVR, la nouvelle fait un bien fou. « Cela fait presque quatre ans que nous négocions avec le gouvernement provincial pour l’accès à ces documents et c’est enfin une réalité alors j’en suis très heureux. »
Si la nouvelle est prise avec le sourire, l’archiviste a pourtant bien conscience du volume de travail que ces nouveaux papiers vont représenter pour le Centre.
« Nous savons qu’il y avait 14 pensionnats autochtones au Manitoba. Chacun d’entre eux a existé pendant près d’un siècle alors nous nous attendons à recevoir des milliers de certificats. »
Des documents particulièrement importants
Ce n’est pas pour rien que l’accent a été mis sur les certificats de décès. Pour Raymond Frogner, ces derniers ont une importance toute particulière. « Ils sont essentiels pour comprendre la vie des étudiants de pensionnats. Jusqu’à présent, nous ne pouvions pas savoir ce qui était arrivé à ces enfants. Les certificats vont nous apprendre la date de leur mort. Mais aussi leur lieu de sépulture. »
Mais là encore, le travail sera de taille. Avant la Loi sur les Indiens, il n’existait aucune règlementation pour enregistrer la mort des enfants autochtones. « Il y a parfois des erreurs. Par exemple, dans les noms. Il va donc nous falloir utiliser tous les documents à notre disposition pour éclaircir les zones d’ombres. »
Une grande aide
Pour le directeur des archives du Centre national pour la vérité et la réconciliation, l’addition de ces nouveaux documents sera sans nul doute d’une grande aide.
« Il y a beaucoup de gens qui font encore des recherches et cela va beaucoup les aider. »
Au nom de la Réconciliation, cette entente permettra sûrement d’apporter enfin des réponses aux questions de certaines familles.