Deux semaines de compétition, 3600 athlètes, 20 sports, 13 provinces et territoires représentés, les Jeux d’hiver du Canada se sont clos ce dimanche 5 mars à l’Île-du-Prince-Édouard.
À l’heure du bilan, il est temps de donner les bons et les mauvais points de cette édition hivernale des Jeux du Canada. Marc-Éric Bouchard, chroniqueur sportif pour Radio-Canada dans l’ouest, a passé une dizaine de jours sur le site de ces Jeux. Avant d’analyser la partie sportive, il souhaite mettre en avant la qualité de l’organisation. « C’était vraiment une belle expérience, bien organisée. Le site web était pas mal efficace la grande majorité des jours. Les bénévoles étaient parfaits, belle infrastructure, le sourire était au rendez-vous, les insulaires ont bien relevé le défi! »
Les sportifs ont eux aussi relevé de beaux défis. Au classement final des médailles, le Québec, avec 151 distinctions, finit premier. L’Ontario est deuxième avec 108 récompenses, la Colombie-Britannique, avec 103 médailles, complète le podium.
Des réussites…
Derrière ce peloton de tête, on retrouve la Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan et le Manitoba. La province manitobaine, avec 19 médailles, fait moins bien qu’en 2019 à Red Deer, en Alberta. À l’époque, l’équipe manitobaine avait terminé avec 25 médailles (9 en or, 7 en argent et 9 en bronze). « Parfois, il y a des circonstances qui font que le Manitoba a plus de succès dans les sports d’équipe, mais en général, ça a été une première semaine un peu plus lente que d’habitude. Ils se sont bien repris en seconde semaine. »
Dans le détail, le patinage de vitesse, avec notamment, la porte-drapeau Sofia Bieber, s’est largement distinguée avec trois médailles d’or. Le tir à l’arc a aussi brillé en ramenant six médailles à la Team Toba. « Le tir à l’arc était une nouvelle discipline présentée à ces Jeux. Ça a avantagé le Manitoba, c’est une discipline bien développée chez les Juniors manitobains. Je remarque aussi les médailles en judo. C’est d’habitude le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique qui dominent, donc c’est un beau succès. L’escrime aussi, qui revenait pour la première fois en 10 ans. Cette discipline avait sa place dans les Jeux d’été avant d’être déplacée cette année. Dans ce sport, il y a un beau développement. »
… Et quelques déceptions
Si certains sports ont été à leur avantage coté manitobain, d’autres ont un peu déçu. « Je pense au hockey masculin et féminin ou au curling. Aussi, le ski de fond, on est plus forts que ça d’habitude, mais, là, on a été rayé de la carte ou presque. Gymnastique, également, la meilleure performance est une quatrième place. C’est un peu décevant quand on connaît les bons clubs de gymnastique au Manitoba. »
Malgré tout, Marc-Éric Bouchard se veut positif et optimiste pour la suite. La plupart des athlètes présents sont très jeunes et ont encore une marge de progression importante. Le chroniqueur imagine donc plusieurs axes de développement pour l’équipe manitobaine. « Le Manitoba inclut également les sports paralympiques pour les handicaps physiques et les olympiques spéciaux pour les athlètes avec des handicaps intellectuels. Là, aussi, peut-être que dans quelques années on va mieux développer le sport paralympique, surtout le ski de fond, le biathlon, le patinage artistique ou le patinage de vitesse. On aura peut-être plus de médailles. Puis, globalement, on espère que l’équipe va apprendre de cette expérience et être mieux préparée pour dans quatre ans. »
La seule inconnue à l’issue de ces Jeux est la suivante : qui accueillera les prochains? Le Yukon devait être le futur hôte des Jeux d’hiver 2027, mais s’est désisté à la fin de l’année 2022 faute d’accord avec le gouvernement fédéral sur le soutien financier. « Le Conseil des Jeux du Canada va devoir persuader une ville ou une province de présenter des Jeux, car pour l’instant il n’y a pas de ville intéressée », indique Marc-Éric Bouchard.
Et pour ceux et celles qui ont déjà hâte de retrouver cette atmosphère sportive, il faudra attendre deux ans avant le lancement des Jeux d’été du Canada qui auront lieu à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador.