C’est sur le site d’Actionmarguerite à Saint-Boniface que l’organisme a réuni du monde pour célébrer cette annonce. Micheline St-Hilaire, directrice générale d’Actionmarguerite, parle d’un moment très fort. « Ça a été très puissant. Nous avons pu inclure des résidents, des familles, nos employés et aussi le ministre des Aînés et des Soins de longue durée, Scott Johnson. Quelques jours plus tard, on continue d’avoir une grande fierté. »
Jamie Hall, vice-président de SAFE Work Manitoba, salue le travail d’Actionmarguerite dans un communiqué de presse. « Actionmarguerite est à l’avant-garde en ce qui concerne la prévention des blessures et des maladies dans le secteur des soins de santé au Manitoba. »
Micheline St-Hilaire a évoqué les employés. Ils sont directement désignés par cette certification. En effet, cette dernière implique plusieurs normes visant à réduire les blessures et les maladies au travail. « C’est essentiellement eux qui ont pu démontrer qu’on répondait à beaucoup des critères demandés. Et ce sont eux qui ont veillé à ce qu’on mette plusieurs éléments en place pour qu’on atteigne les critères de SAFE Work. C’est un processus long d’au moins deux ans pour prouver qu’on répondait bien aux demandes. Les employés se sentent donc aussi fiers et reconnus pour leurs efforts. »
Gage rassurant
Micheline St-Hilaire explique aussi que cette certification est un gage rassurant pour les résidents et pour leurs familles. « Ils voient que c’est un pas de plus dans la bonne direction. Les presque 600 personnes qu’on appuie peuvent être fiers d’avoir choisi un milieu de vie dans lequel la santé et la sécurité est aussi une priorité. »
Charles Gagné a été pendant 17 ans directeur général d’Actionmarguerite. Il a quitté l’organisme en 2021 et était là quand l’établissement a appliqué pour cette certification et rappelle le contexte autour de la sécurité dans le milieu des soins de santé. « L’origine de tout ça remonte même à cinq ans en arrière. Le secteur de la santé connaissait des taux assez élevés de frais chez les assurances par rapport aux accidents du travail. Ça touchait davantage les soins de longue durée de par la nature du travail. On a donc saisi l’intérêt pour comprendre comment éviter les blessures dans le cadre professionnel. »
L’ancien directeur se joint donc à un groupe de travail avec d’autres acteurs du milieu. Ils se rendent compte que des certifications similaires existaient en Saskatchewan et Nouveau-Brunswick, mais pas au Manitoba. Des programmes existaient dans l’industrie de la construction ou l’automobile, mais pas dans la santé. « Il y avait un intérêt parmi les joueurs d’explorer l’idée d’un programme de certifications pour le monde de la santé. Et de façon très volontaire, j’ai porté Actionmarguerite pour être le premier à entreprendre ce projet », explique Charles Gagné.
Charles Gagné a ensuite quitté pour prendre sa retraite, mais le processus a continué pour enfin voir le jour. Isalue notamment toute la détermination des parties prenantes pour mener à bien ce projet. « Chapeau à l’organisation! J’ai été très fier quand j’ai appris qu’Actionmarguerite avait obtenu la certification. »
SAFE Work Manitoba, après ce travail de réflexion, émet donc une liste importante de critères à respecter basée notamment sur la sécurité, l’engagement du leadership, l’identification des dangers et le contrôle des risques. Une longue liste qui n’a pas fait peur à Micheline St-Hilaire. « Je suis contente qu’il y ait autant de critères. Ça nous démontre vraiment là où il faut porter notre attention. Et il faut rappeler qu’au Canada, les travailleurs de la santé sont davantage exposés aux blessures et aux problèmes de santé mentale que tout autre groupe professionnel. C’est donc important d’avoir ce genre de programme sur-mesure pour la santé. »
Un recrutement plus facile?
En obtenant et en conservant sa certification SAFE Work Certified, Actionmarguerite bénéficiera aussi d’un rabais de 15 % sur les primes à verser à la Commission des accidents du travail.
Autre résultat positif attendu pour l’organisme : la rétention et le recrutement de nouveaux employés. « On va avoir une réputation d’être une organisation de qualité. La main-d’œuvre va venir plus facilement si l’on garde cette conviction de toujours vouloir s’améliorer. J’espère que ce sera le fruit à long terme de cet investissement », imagine CharlesGagné.
Même constat pour Micheline St-Hilaire qui souhaite qu’Actionmarguerite soit la meilleure place possible pour vivre sa vocation. « On veut être un milieu où les gens se sentent écoutés, appuyés et qu’ils voient qu’on s’engage à réduire les obstacles pour qu’ils puissent bien réussir leur travail. »