En milieu urbain, écologie oblige, les transports actifs sont à l’heure actuelle la meilleure alternative aux voitures. Si la mode s’est imposée dans certains pays d’Europe, à Winnipeg, les efforts sont là, mais il reste du travail à accomplir.
Meilleurs pour notre santé et celle de la planète, les transports actifs ont-ils de beaux jours devant eux à Winnipeg? Depuis juillet 2021, le gouvernement canadien a mis en place une stratégie nationale de transports actifs du Canada.
Une stratégie qui s’accompagne d’un investissement de 400 millions $ étalés sur cinq ans. L’objectif est simple : encourager une transition progressive vers les moyens de transports actifs, en facilitant l’accès aux transports en commun et les déplacements en vélo par exemple afin d’inciter les gens à moins utiliser leurs véhicules personnels.
À hauteur de 80 millions par an, la transition risque de prendre du temps, mais c’est un début. D’après les informations communiquées sur le site du gouvernement, les fonds seraient utilisés dans la réalisation de projet d’élargissement de sentiers pour les piétons ou encore la construction de nouveaux réseaux de pistes cyclables. Le cheval de bataille de cette stratégie, c’est la carboneutralité que le pays espère atteindre d’ici à 2050.
Manque dans les transports actifs
À Winnipeg aussi, une stratégie similaire existe : le plan d’action piéton et cycliste. Dans un courriel rédigé à l’intention de notre rédaction, le département des travaux publics de la ville, déclare : « La ville continue de planifier et implémenter de nouveaux projets dans le but de créer un réseau de pistes cyclables praticables toute l’année. »
En effet, le nombre de constructions en cours dans le cadre du programme est au nombre de 10 pour le moment. Pour n’en citer qu’un : le projet de mise en place d’une piste cyclable séparée sur Main street, visant à connecter le sentier du fort Gibraltar à l’avenue Assiniboine.
Charles Feaver est bénévole depuis 10 ans auprès de l’association Bike Winnipeg. Dans le cadre de ses activités, il est amené à travailler au sein d’un comité avec l’Assurance publique du Manitoba (MPI). « Nous abordons les questions de sécurité routière pour les encourager à mieux informer les automobilistes sur le comportement à adopter sur la route autour des cyclistes. Leur apprendre à coexister. »
Car, si le bénévole admet qu’à Winnipeg, « les choses vont dans le bon sens. » Il reste beaucoup de travail à faire et tout n’avance pas « assez vite. »
« Aujourd’hui, les principales difficultés pour circuler à vélo dans Winnipeg, sont : le manque d’infrastructures. Il y a des pistes cyclables, mais elles ne sont pas bien connectées et sur certaines portions nous devons nous mêler aux automobilistes, Charles Feaver poursuit. Et quand vient l’hiver, les pistes ne sont pas assez bien déblayées et sont souvent impraticables. Là encore, nous sommes obligés de basculer sur la route, qui est beaucoup plus mince à cause de la neige. »
Risques en transport actifs
C’est donc principalement pour des raisons de sécurité que certains Winnipégois hésitent encore à passer du volant au guidon. C’est en tout cas ce qui ressort des sondages menés par Bike Winnipeg sur un panel d’environ 3 000 personnes.
D’après des données publiées en août 2022 par l’Institut canadien d’information sur la santé, les blessures à vélo ont augmenté de 20 % entre avril 2020 et le mois de mars 2021, passant de 1 001 à 1 199. En ce qui concerne les décès, les dernières données disponibles sur Statistique Canada couvrent la période allant de 2006 à 2017, soit avant l’augmentation observée par l’ICIS.
On estimait alors que 74 cyclistes en moyenne sont morts dans ce laps de temps. Les collisions avec un véhicule motorisé constituaient 73 % des décès de cyclistes à l’époque.
En ce qui concerne les problèmes de déneigement, la rédaction a posé la question à la Ville. Cette dernière n’ayant pas pu nous accorder une entrevue a tout de même répondu à nos questions par courriel. Elle déclare : « Pendant les mois d’hiver, nos équipes déneigent les trottoirs et autres voix de transports en adéquation avec notre système de déneigement prioritaire (1) et les instructions définies par notre politique de déneigement et de déglaçage. »
La Ville assure notamment que les équipes responsables surveillent quotidiennement l’état des routes et des trottoirs pour s’assurer qu’ils puissent être utilisés. Elle admet tout de même que le processus de nettoyage peut prendre du temps.
Les cyclistes sont d’ailleurs invités à contacter le 311 afin de signaler les endroits les plus problématiques.
(1) La priorité pour le déneigement est accordée comme suit : D’abord, les rues régionales et les routes majeures. Les voies de bus non régionales ainsi que les voies de ramassage (en fonction du trafic). Les rues résidentielles. Et enfin, les ruelles.