L’objectif est simple : aller à la rencontre des gens dans les communautés francophones.
« Il y a déjà eu quelques projets pilotes dans le passé notamment avec un vidéo- journaliste dans le rural. Il reste que l’argent est le nerf de la guerre et qu’on ne pouvait pas se payer l’absence d’un journaliste qui est dans le rural. Nous sommes des petites équipes et on doit toujours remplacer un collègue.
« On cherchait alors une autre solution. Ce projet pilote est une manière d’être présent au rural. »
Une occasion se présente lorsque Radio-Canada fait un appel à projets dans les différentes stations. « Au départ, c’est un appel à projets de la haute direction de Radio- Canada. Évidemment, avant de le présenter à la haute direction, j’ai consulté les équipes pour voir s’il y avait de l’intérêt à aller dans les régions.
« L’autre point était de garder le projet assez simple. Vidéo-journaliste demande un peu plus de formation avec la caméra. Là, c’est uniquement de la radio et du web. Cette simplicité permet une rotation entre les différents journalistes de la salle de nouvelles. »
Ce sont donc trois journalistes de la salle de nouvelles qui vont aller à la rencontre de francophones dans trois villages. Au mois de janvier, c’est la journaliste Mathilde Gautier qui était présente à Sainte-Anne. Mohamed-Amin Kehel prendra le relais en février à Saint-Jean-Baptiste et Alexia Bille en mars pour Saint-Georges.
Tisser des liens
Pour Geneviève Morin, rien de plus précieux que les liens tissés. « Le but de ce projet-là c’est d’être en proximité avec la communauté et de créer des liens. C’est ce que j’ai vendu à la haute direction.
« Je voulais qu’on prenne le temps. Comme journaliste, on débarque, on se presse à faire notre cueillette et veux, veux pas, les gens en région sont souvent contents de nous accueillir sauf qu’on n’a jamais le temps de rencontrer ces gens, de discuter avec eux et de partager leur quotidien.
« Ce que j’ai dit aux journalistes qui vont partir : Prenez le temps. Allez voir le monde.Il y a un lien de confiance qui se créé grâce à ces rencontres. Si on n’est pas sur place, nos yeux et nos oreilles vont louper des choses. C’est sûr que dans un monde idéal, il y aurait du monde dans toutes les communautés. Avec ce projet, on va essayer trois mois et il pourra peut-être mettre la table pour quelque chose à l’avenir. »
D’ailleurs, celle qui est journaliste de formation, voit déjà les fruits de ce projet. « La première journée de Mathilde, elle s’installe à la bibliothèque de Sainte-Anne, une dame débarque pour emprunter des livres pour les apporter à la Villa Youville. Elle fait connaissance avec Mathilde, et la dame lui dit : Embarque avec moi dans mon auto, je m’en va te présenter le nouveau directeur de la Villa Youville. Si elle avait été en affectation classique, elle n’aurait jamais pu faire ça. »
Aller plus loin dans les sujets
Une expérience dont est reconnaissante Mathilde Gautier. « J’apprécie beaucoup l’occasion. On peut se rapprocher des gens qu’on ne voit pas forcément au quotidien.
« Faire du journalisme de terrain c’est un privilège. Au fur et à mesure des discussions, les choses se dessinent et on peut aller plus loin dans certains sujets. »
Outre le tissage de liens, ce projet a pour vocation à faire connaître ce qu’est une nouvelle, comment fonctionnent les nouvelles. Geneviève Morin : « Avec la montée de la fausse information, on voulait offrir des ateliers pour sensibiliser à cette réalité. Il y a donc un premier atelier sur les fausses nouvelles qui se donne aussi bien pour les jeunes que pour les adultes.
« Le deuxième atelier est davantage axé pour les jeunes sur le métier de journaliste. Pour comprendre ce qui se fait à Radio-Canada, tous les métiers qui existent à Radio-Canada. On veut leur donner le goût du métier pour préparer nos futurs journalistes. »
- Geneviève Morin: François Tremblay