Début décembre, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, a déposé un projet de loi fédérale pour inscrire dans la loi « les principes d’un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada ». Un pas de plus vers des services de garde et d’apprentissage abordables partout au pays.
Le projet de loi déposé par la ministre Karina Gould permettrait, entre autres, d’assurer un financement permanent du Fédéral envers les Provinces et les Territoires pour les centres d’apprentissage et de garde. Un projet de loi qui s’inscrit dans la continuité du gouvernement fédéral à vouloir réduire les frais de garde pour les familles.
Un rapport publié en mars 2021 par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) mettait en relief la disparité au pays des frais de garde. Le CCPA a mené un sondage, entre le 22 septembre et le 13 novembre 2020, auprès de différents centres de garde et d’apprentissage et de garderies familiales dans 37 villes canadiennes.
Derrière la province du Québec, le Manitoba était la province avec les frais de centre d’apprentissage et de garde les moins élevés au pays. Les résultats montraient qu’en moyenne, à Winnipeg, il fallait compter 651 $ par mois pour les enfants âgées de 18 mois et moins (1). La ville la plus chère était Toronto avec des frais de 1 866 $ par mois.
Les prix restent élevés
Pour les enfants âgés de 18 mois à cinq ans, il fallait compter 451 $ par mois pour Winnipeg.
Cependant, pour certaines familles, les prix restent élevés. D’où l’importance de travailler à la diminution des frais. Brigitte L’Heureux, directrice générale de la Fédération des parents de la francophonie manitobaine, rappelle la portée des services de garde. « Il faut un accès équitable pour tous les parents aux services de garde. Sans un service de garde abordable, il est possible qu’un des parents ne puisse pas retourner sur le marché du travail ou encore qu’un des parents ne puisse pas aller aux études pour l’amélioration professionnelle.
« Les services de garde sont aussi importants pour l’économie. Si les deux parents peuvent avoir un revenu parce que leurs enfants sont gardés, ils peuvent alors investir dans l’économie. C’est aussi une bonne chose pour les enfants pour qu’ils puissent fréquenter d’autres enfants. Dans la vie de parents, c’est certainement la période la plus dispendieuse. »
Si la nécessité des centres d’apprentissage et de garde ne reste plus à prouver aux yeux de Brigitte L’Heureux, il faut tout de même travailler à un système efficace autant pour les parents que pour les centres. « Ce qu’on voit actuellement, c’est que le processus mis en place demande un grand travail administratif pour les centres d’apprentissage et de garde. Une grande enveloppe est donnée aux centres et ensuite c’est à eux de mettre en place un processus pour rembourser les parents. C’est un surplus administratif.
« Nous ne sommes pas encore arrivés à un prix fixe de 10 $ par jour. Mais le gouvernement du Manitoba continue de donner des subventions pour les parents qui permettent de diminuer les coûts.
Diminuer les coûts
« Il faut comprendre que ce n’est pas l’échelle de frais qui a diminué, c’est l’accès aux subventions qui a été agrandi. Actuellement, pour un enfant d’âge préscolaire, un parent paie 20,80 $ par jour et pour un poupon, un parent paie 30 $ par jour. Dans l’année, les parents reçoivent des subventions qui viennent réduire ce tarif.
« Évidemment, tous les parents n’ont pas accès aux subventions. Il y a des critères à respecter comme votre revenu; le nombre d’enfants et leur âge; le nombre de jours où des services de garderie sont nécessaires et le motif du besoin de services de garderie. »
Cependant Brigitte L’Heureux souhaite voir un équilibre entre financement opérationnel pour les centres et subventions pour les parents. « Il faut s’assurer que le gouvernement du Manitoba continue d’investir dans les centres. On ne veut pas que la diminution du coût de garde signifie la diminution des salaires ou la diminution des services offerts dans le centre d’apprentissage et de garde. Les opérations des centres ne doivent pas être impactées. »
(1) Le rapport précise que toutes les provinces ne prennent pas en compte les mêmes critères d’âge pour les frais de garde.