La pandémie avait complètement arrêté le travail du Théâtre Montcalm. La pièce Place au soleil, présentée la fin de semaine du 10 au 12 mars 2023, marquera donc la reprise des activités de la troupe près de 3 ans plus tard. En effet, les membres n’ont pas joué ensemble depuis le mois de mars 2020.
Mise en scène par Denis Foidart et écrite par François Boulay et Chantal Cadieux c’est avec une comédie que le Théâtre Montcalm fait son grand retour dans la salle centenaire de St. Jean-Baptiste. Place au soleil, est une comédie rythmée, qui suit l’histoire de Claire, bientôt grand-mère qui décide de suivre sa fille et son gendre dans le Sud pour célébrer le Nouvel An. Elle sera aussi la 31e pièce jouée par le Théâtre Montcalm.
« Notre public aime bien ça les comédies, souligne le metteur en scène, et ça se prête assez bien au temps de l’année. » Et force est de constater que l’ancien enseignant connaît bien son audience. Sur les trois représentations prévues, les billets pour celle du dimanche 12 mars à 14 h ont tous été vendus. « Sans surcharger la salle, on compte à peu près 180 personnes au maximum par séance. »
D’habitude, les représentations de la troupe se font vers la fin du mois de février, mais pour être certain que tout le monde soit prêt et le spectacle bien rodé, Denis Foidart a préféré repousser un peu la date : « On veut absolument proposer un spectacle de qualité. » À cette fin, les répétitions ont commencé dès le début du mois de janvier dans une ambiance « très positive », expliquée en partie par les retrouvailles des quelques membres de la troupe, mais aussi des changements qui se sont opérés en son sein. « Certains se sont retirés, d’autres se sont joints à l’aventure, alors on a du nouveau sang et ça crée une belle énergie. Même en dehors de la troupe, la communauté s’est montrée très encourageante à l’égard de notre initiative. »
« C’est plus compliqué de trouver des comédiens qui parlent français, surtout chez les hommes. Chez les femmes j’ai moins de misère. »
Denis Foidart
Un bel exploit
Le théâtre Montcalm existe depuis 1990, Denis Foidart fait d’ailleurs partie des tout premiers membres. « Nous sommes centrés autour de Saint-Jean-Baptiste. Nos pièces se jouent toujours dans la salle centenaire, une salle que nous avons aménagée à plusieurs reprises. » Le metteur en scène confie d’ailleurs que c’est le Théâtre Montcalm qui a équipé la salle en électricité.
Aujourd’hui, le collectif compte une vingtaine de personnes, dont l’âge varie entre
17 et 70 ans, mais le recrutement n’est plus aussi simple qu’avant. Faire vivre une troupe de théâtre francophone depuis tant d’années dans la région rurale du Manitoba, c’est une belle performance en soi. Denis Foidart se souvient de l’état de la francophonie, lorsqu’il est arrivé pour la première fois à Saint-Jean-Baptiste :
« En 1976, les francophones étaient largement majoritaires. Maintenant, la moitié des résidents sont anglophones. Les villages sont de moins en moins homogènes. Autrefois à Saint-Jean-Baptiste, le personnel enseignant de l’école comptait une trentaine de personnes qui travaillaient en français. » Forcément, pour le milieu culturel, ça rend les choses un peu plus difficiles.
« C’est plus compliqué de trouver des comédiens qui parlent français, surtout chez les hommes, constate-t-il. Chez les femmes j’ai moins de misère. »
Malgré le soutien important reçu par le comité culturel du village et de la communauté, pour que la troupe survive, il a fallu qu’elle s’adapte. « On implique des gens anglophones qui s’intéressent à la culture française, pour les décors par exemple. » Il a aussi fallu se résoudre à élargir le périmètre de recrutement et voir un peu plus loin que la municipalité de Montcalm. En cela cependant, le metteur en scène n’y voit que du positif : « Ça nous fait du bien, les gens qui nous rejoignent d’ailleurs et qui s’impliquent vont parfois amener leurs familles et leurs amis à s’intéresser à nous aussi. » Même après 30 ans, un petit coup de publicité ne fait jamais de mal.