Le Freeze Frame Festival a commencé ce dimanche 5 mars avec deux épisodes de la nouvelle saison de la série d’animation manitobaine : Canot cocasse et se terminera le dimanche 12 mars. C’est le film d’ani- mation franco-italo-suisse : Interdit aux chiens et aux Italiens, qui viendra clore cette semaine pendant laquelle cinéma et jeunesse étaient à l’honneur.
Alors on passe d’aventures fantastiques sur un canot magique, au récit touchant d’une famille d’agriculteurs italiens piémontais qui fuit l’Italie et le fascisme pour la France. De séance en séance, on passe du film d’animation au documentaire, du court au long métrage, du doux et sympathique au plus sérieux. Il y en a pour tous les goûts : « C’est un festival pour enfant, alors évidemment la programmation est adaptée pour chaque catégorie d’âge », partage Pascal Boutroy, directeur artistique de Freeze Frame.
Scénariste-réalisateur et ancien critique de cinéma, ce ne sont pas moins de 28 films, que Pascal Boutroy a soigneusement sélectionnés cette année. Soigneusement et selon des critères qui lui sont propres. Car ce qui intéresse le Manitobain d’adoption, ce ne sont pas les entrées que réalise un film, mais plutôt son sujet ou son esthétique : « Nous allons plutôt privilégier les films de répertoire, d’art et d’essai. C’est du bon cinéma. »
Le cinéphile admet tout de même que le Festival présente toujours quelques gros succès, « parce qu’on sait qu’ils vont plaire. » Cette année par exemple, c’est Katak, le brave béluga qui est un film d’animation canadien et qui connaît un énorme succès au Québec.
Certes, il s’agit souvent de films d’animation et l’on parle de festival pour enfants, mais pour Pascal Boutroy, cela ne doit décourager personne de s’y rendre. « Les films pour enfants peuvent aborder n’importe quel sujet. Le Festival et ses films s’adressent vraiment à tout le monde. »
Ouvert à tous
Si tout le monde est invité à assister aux projections, le cœur de cible du festival reste malgré tous les jeunes « de 3 à 18 ans ». Et si les films changent chaque année et que les enfants grandissent, les ambitions de Freeze Frame, sont restées les mêmes depuis 1997. D’abord, il s’agit de donner la chance aux Manitobains de visionner des films auxquels ils n’auraient autrement pas eu accès. « Pour cette 27e édition, nous avons fait venir des films de 12 pays différents. »
Ensuite, à l’époque où règnent sans partage les plateformes de visionnage en ligne, « c’est très important pour nous que les enfants vivent l’expérience de voir les films en salle. Que ce soit une expérience collective. Qu’ils la partagent avec leurs parents ou bien d’autres enfants. »
Finalement, ce festival, c’est aussi un moyen de démocratiser une vision un peu plus culturelle du cinéma, c’est encore Pascal Boutroy qui en parle le mieux : « Nous sommes dans une partie de l’Amérique du Nord où le cinéma a tendance à être seulement considéré comme du divertissement, regrette-t-il. Le cinéma appartient au domaine de la culture. Les films sont aussi des produits culturels qu’on peut étudier aussi bien qu’un livre. C’était notre combat quand on a commencé cette aventure. »
À ce propos, le cinéphile note tout de même beaucoup de positif. Notamment un « gros retour des écoles » pour cette édition qui marque aussi un retour 100 % en présentiel du festival. Cela démontre un certain engouement, ou en tout cas, une reconnaissance de la valeur éducative du film.
Toujours dans la même optique, des ateliers sont organisés et animés par des professionnels du milieu. On notera aussi le concours vidéo-jeunesse qui a mis en compétition 28 films cette année réalisés par des jeunes de tous âges. Et enfin, le prix du jury des jeunes : « Le jury se compose de 5 à 9 jeunes qui voient tous les films. On leur fait ensuite assister à un atelier animé par un ou une critique de cinéma. Finalement, ils débattent entre eux et distribuent les prix. »
Un jury bilingue, mais surtout un excellent moyen de donner le goût du cinéma à nos tout petits.