C’est une longue histoire d’amour entre le Festival du Voyageur et Raïssa Bado. « Je côtoie le Festival depuis sept ans maintenant. J’ai fait du bénévolat pour eux dans mes années d’université. J’ai toujours été de près ou de loin impliquée dans le Festival. Alors quand l’occasion s’est présentée de m’impliquer artistiquement, je l’ai tout de suite saisie. »
Les discussions commencent alors entre Raïssa Bado et l’équipe du Festival. « On regardait ce que mon côté artistique pouvait apporter au Festival, comment je pouvais m’impliquer de ce côté là.
« Quand on se retrouvait pour discuter de ce qu’on voulait pour 2023, il y avait beaucoup de choses qui cliquaient : on voulait tous ramener le côté humain après la COVID-19, ce côté chaleureux du Festival qui nous avait manqué ces dernières années. »
Identité visuelle
D’ailleurs, Raïssa Bado insiste sur le côté social de l’évènement : « Le Festival est l’emblème de la convivialité, d’un mélange de cultures, un air de retrouvailles. C’est quelque chose qui me touche particulièrement comme artiste bilingue, francophone, africaine d’origine, et membre de la minorité visible.
« Je travaille beaucoup avec les couleurs. Elles représentent la joie de vivre. Sans couleurs, tu ne peux rien exprimer, tu ne peux rien représenter. Le Festival du Voyageur demande de la couleur, pour rappeler la marmite culturelle qu’il a toujours été. »
L’artiste visuelle est très reconnaissante de la chance qui lui a été donnée. « Il a fallu quelques mois de travail pour finaliser cette identité visuelle. J’ai beaucoup aimé travailler avec l’équipe du Festival parce qu’on a eu une approche très collaborative.
« On a discuté de tout, et parfois des idées surgissaient alors qu’on n’y avait même pas pensé. On prenait du recul, on discutait et on avançait. J’ai appris énormément en travaillant avec cette équipe.
« Ça fait chaud au coeur qu’ils m’aient permis de développer une identité visuelle complète. J’ai surtout hâte que le Festival commence, pour voir le logo partout! Je pense que je ne réalise pas encore. Il faut dire que l’identité visuelle fonctionne avec la programmation. C’est un mélange culturel. »
Diversité culturelle
Comment Raïssa Bado a-t-elle réussi à transmettre un message par le visuel? Elle confie : « Le Festival du Voyageur, c’est un carrefour de cultures, de pensées, d’identités, de rêves et d’ambitions. Au Festival, on s’attend à rencontrer du nouveau monde, de nouveaux artistes musicaux, visuels, ou encore des sculpteurs.
« L’hiver manitobain, ce n’est pas toujours facile, mais avoir ce petit bout de chaleur au milieu de l’hiver, ça nous fait du bien. Le Festival a su incorporer cette diversité culturelle qu’on a au Canada.
« Le nouveau logo est un mélange de différentes choses. Il s’inspire de l’histoire du canot volant. Je l’ai entendue la première fois comme bénévole au Festival du Voyageur.
« C’est l’histoire de bûcherons qui travaillent dans un endroit reculé en forêt. Ils scellent un pacte avec le diable pour leur permettre de rejoindre leurs familles rapidement grâce à un canot volant. On amène de l’espoir à leurs familles.
« Dans le canot volant du nouveau logo, on voit des bras qui tiennent ensemble des instruments de musique et une pagaie. Ces bras ont des formes différentes, ce qui représente plusieurs choses dans ma culture ouest-africaine. Parmi ces significations, on peut y voir la résilience, le leadership, l’esthétique intérieure.
« J’ai essayé de proposer quelque chose de très différent par rapport aux autres années, tout en gardant le même esprit », résume Raïssa Bado.