C’est depuis l’École secondaire catholique Franco-Cité de Sturgeon Falls, dans le nord de l’Ontario que le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser, a annoncé que le Canada a atteint sa cible de 4,4 % d’immigrants d’expression française hors Québec en 2022.
Cela représente 16 300 nouveaux immigrants qui se sont installés dans des communautés francophones en situation minoritaire partout au Canada. Cette cible n’était qu’à 1,95 % en 2021, soit 6949 personnes.
Pour rappel, cette cible avait été établie en 2003 et n’avait jamais été atteinte depuis.
UNE CIBLE ÉTABLIE EN 2003
« Aujourd’hui, nous démontrons que l’immigration francophone est au cœur des valeurs qui font du Canada un pays riche par sa culture et le caractère distinctif de ses deux langues officielles. Nous avons atteint notre cible, il s’agit d’un moment important et cela reflète l’importance et la contribution des immigrants d’expression française à la vitalité et à l’épanouissement des communautés francophones hors Québec. Nous continuerons d’accueillir des immigrants d’expression française afin d’assurer la pérennité de ces communautés essentielles qui contribuent à forger l’avenir de notre pays », a déclaré Sean Fraser.
Marie-France Lalonde, secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, était aussi présente lors de cette annonce. Elle a rappelé l’importance des nouveaux arrivants. « Les nouveaux arrivants sont essentiels au développement et à l’épanouissement des communautés francophones. Ils le sont d’autant plus au sein des communautés en situation minoritaires. Le Canada a toujours agi en tant que précurseur dans ses efforts pour créer davantage d’occasions pour aider ces communautés à prospérer culturellement et économiquement et par le fait même, accroître leur poids démographique. »
LA FCFA NE VEUT PAS S’ARRÊTER LÀ
Plusieurs organismes francophones alertaient régulièrement le gouvernement fédéral sur ce sujet. En avril dernier, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) avait même demandé au ministère de l’Immigration une cible de « réparation » du poids démographique des francophones hors Québec.
Ce jour, la FCFA, par l’intermédiaire de son vice-président Yves-Gérard Méhou-Loko, a rappelé ses objectifs pour les prochaines années. « Nous avons atteint aujourd’hui le premier camp de base. À partir de là, visons vers le sommet. Visons vers l’atteinte de ces objectifs d’une communauté francophone qui soit véritablement épanouie. La FCFA propose donc une cible de 12 % dès l’an prochain, en 2024. Et cette cible-là ira en croissance. Jusqu’à 20 % en 2036, ce qui permettra de renverser essentiellement le déclin démographique de notre francophonie. »